PSG : en demies, mais au bord du gouffre

PSG : en demies, mais au bord du gouffre
Publié le : 16/04/2025 - 12:56

Il y a des qualifications qui ressemblent plus à des alertes qu’à des triomphes. Celle du PSG à Villa Park en est une. Paris est passé, oui. Mais Paris a failli tout perdre. Après avoir mené 2-0, le club de la capitale a traversé une nuit d’angoisse, malmené par une équipe d’Aston Villa qui a réveillé ses vieux démons. Et si la qualification est bien là, elle laisse derrière elle des questions brûlantes.

Paris verra bien les demi-finales de la Ligue des champions – pour la quatrième fois en six ans – mais rarement une équipe à ce stade n’aura semblé si proche de basculer du mauvais côté. Car après avoir mené 2-0 au bout de 27 minutes, grâce à Hakimi puis Nuno Mendes sur deux éclairs en transition, le PSG s’est effondré, pris dans une tempête anglaise qu’il a contribué à déclencher lui-même. En quelques minutes, les Parisiens ont tout perdu : leur calme, leur structure, leur supériorité apparente. L’intensité de Villa, le bruit assourdissant de Villa Park, et l’énergie d’un adversaire sans complexe ont mis à nu les failles d’un groupe encore trop fragile.

Un vertige inattendu

On imaginait un PSG lancé, sûr de ses forces, capable de gérer les émotions et les temps faibles. Mais jeudi soir, Paris a pris trois buts pour la première fois de la saison. Et il aurait pu en encaisser un quatrième, voire un cinquième, tant les vagues anglaises ont déferlé avec violence. Le plus inquiétant n’a pas été le score, mais le sentiment d’impuissance. Le naufrage express de Vitinha, les minutes folles de panique de Pacho, et la baisse brutale de niveau de certains cadres ont plongé l’équipe dans une désorganisation constante. Kvaratskhelia, très loin de ses standards habituels, a perdu un ballon crucial qui a permis à Villa de se relancer, et tout le reste de la soirée a été une longue séquence d’angoisse. Donnarumma, impérial, a maintenu Paris en vie, repoussant Rashford, Tielemans, Asensio, et voyant même Maatsen rater l’égalisation dans les ultimes secondes. Sans lui, cette aventure européenne se serait arrêtée sur le sol anglais, dans une clameur presque étouffante.

Une victoire au goût étrange

La qualification est là, mais elle a le goût d’un immense soulagement. Ce PSG jeune et talentueux a frôlé le précipice. Il a montré qu’il pouvait craquer dans l’intensité, perdre ses moyens dans un match qu’il pensait maîtriser. Il a aussi montré, dans un effort collectif final, qu’il savait souffrir ensemble. Luis Enrique, serein en apparence, n’a pas masqué les difficultés : « Je pense que l’on n’a jamais été autant dominés, l’adversaire a été intense car il devait égaliser. Ce match va nous faire grandir. Il manque du contrôle sur ce genre de rencontre, surtout lors des matches retours. Cela renforce notre idée qu’il ne faut jamais calculer. On a une équipe jeune. » Mais si Paris veut rêver définitivement plus grand, alors il va falloir apprendre très vite.

Kamel Arab pour Paristeam