"Le PSG est la seule équipe que nous n'avons jamais battue, un colosse à abattre"

À quelques heures de PSG-Brest, nous avons pris le pouls du côté de notre adversaire. Nous avons échangé avec Yann, Community Manager du compte X de supporters des Pirates, Brest On Air, dans une interview passionnante. Voici ses réponses à nos questions :

Paristeam.fr : Bonjour, peux-tu te présenter en quelques mots et nous parler de ton attachement au Stade Brestois ?

Brest On Air : Je m'appelle Yann. Comme mes deux camarades de podcast, je suis né et j'ai longtemps vécu à Brest. Comme souvent avec les petits clubs, c'est une histoire de famille : j'allais voir les matchs avec mes parents, qui eux-mêmes les suivaient avec leurs parents. C'est notre ville, notre club, notre histoire, Brest.

Comment as-tu vécu la dernière saison incroyable de Brest ? Une première qualification en Ligue des Champions, cela doit être une sacrée émotion pour toi ?

Quand on supporte un club comme Brest, on sait qu'une qualification en coupe d'Europe, c'est probablement une fois dans une vie. Il y a eu beaucoup d'émotion à l'issue de la 34e journée, avec le sentiment d'être profondément privilégié : beaucoup de générations de supporters n'ont jamais vu Brest au-delà du milieu de tableau en Première division, et beaucoup d'autres ne verront peut-être jamais Brest en coupe d'Europe.

Au-delà de la symbolique de la qualification, cette saison a exalté notre fierté. Ce n'est pas seulement le classement final qui compte, mais aussi la conviction que cette équipe a terminé à la place qu'elle méritait. Du début à la fin, Brest a prouvé qu'il avait sa place sur le podium.

Un mot sur le tirage et les huit équipes qui vont défier Brest ?

Le Real Madrid, Barcelone, Leverkusen, le PSV… Ce sont des matchs qu’on ne joue que sur FIFA. On prendra tout ce qu'on peut, mais surtout on profitera du moment. Cela dit, on sent qu'il y a des coups à jouer contre certaines équipes. Peut-être suis-je optimiste, mais je pense que Brest peut prendre 5 ou 6 points. C'est déjà mieux que l'OM il y a quelques saisons.

Quelle a été, selon toi, la clé du succès du Stade Brestois la saison dernière ?

Il est important de rappeler qu'en termes d'effectif, il y a peu de différences entre le Brest qui a terminé 14e en 2022-23 et celui qui a fini 3e l'année dernière. La différence majeure, c'est l'apport d'Éric Roy. Il a su maximiser les capacités des joueurs, en insufflant une confiance qui manquait à certains. On a vu des progrès fulgurants chez certains joueurs, simplement parce qu'il a établi clairement ce que cette équipe pouvait et ne pouvait pas faire. Cela a permis d'instaurer une dynamique où chacun connaissait son rôle et celui des autres. Cette solidarité naturelle a fait de Brest l'une des meilleures équipes collectivement en Ligue 1, voire la meilleure.

Comment vois-tu l’évolution de Brest cette saison, notamment avec la Ligue des Champions ?

On a longtemps eu peur d'avoir un effectif trop léger. Finalement, les dernières heures du mercato ont débloqué la situation (cinq recrues en 24 heures). Je pense que Brest est armé pour une saison dans le ventre mou en Ligue 1, tout en profitant pleinement des soirées européennes. Le club continue de répéter que l'objectif reste le maintien, mais on peut espérer un peu plus.

Les deux matchs entre Brest et le PSG l'an dernier ont été incroyablement disputés. Quels moments t'ont le plus marqué ?

J'étais présent au match au Parc en Ligue 1, et il fait partie des matchs quasi mystiques de la saison dernière. Paris menait 2-0 et contrôlait le match, mais tous les supporters brestois savaient qu'on allait revenir. Et on est revenu. Il y a des moments inexplicables comme ça, mais on le sentait.

En tant que supporter de Brest, comment vois-tu les confrontations contre des géants comme le PSG ?

C'est toujours un plaisir de jouer contre ce type d'équipe, surtout en début ou milieu de saison. C'est pour jouer ces matchs-là qu'on veut rester le plus longtemps possible en Ligue 1. Mais on sait aussi que notre saison ne se joue pas sur ces matchs contre Paris. On n'a rien à perdre et tout à gagner... Même si on n'a toujours pas battu Paris depuis notre remontée.

Le PSG a évidemment un statut particulier. Que penses-tu de leur évolution et de la façon dont ils sont perçus à Brest ?

Depuis notre remontée en 2019, Paris est la seule équipe que nous n'avons pas encore battue. Autant dire que le PSG apparaît comme le colosse à abattre... Peut-être que cette année sera la bonne ?

Penses-tu que Brest a ce qu'il faut pour continuer à créer des surprises face au PSG ? Quel est le danger n°1 de ton équipe ?

On arrive avec beaucoup d'incertitudes ! Brest a commencé avec deux lourdes défaites et un non-match face à Lens, mais a ensuite réagi avec une large victoire contre une très mauvaise équipe de Saint-Étienne. Le mercato a été très tardif, et plusieurs recrues arrivées dans les 48 dernières heures pourraient prétendre à une place de titulaire. On verra si la mayonnaise prend.

Cela dit, nous avons quelques certitudes. Si je devais en nommer une, ce serait Mahdi Camara. Il ne cesse de progresser dans l'animation du jeu et l'apport offensif. Il semble aujourd'hui capable de déstabiliser n'importe quelle équipe de Ligue 1.

Quel joueur du PSG apprécies-tu particulièrement et que prendrais-tu dans ton équipe ?

Tous, non ? Sérieusement, en regardant nos points faibles, je dirais Vitinha. Mais si on me propose Barcola, je prends aussi !

Qu’espères-tu pour Brest cette saison ?

Brest est passé d’un club jouant le maintien à un club européen en une saison. C'est allé très vite, peut-être trop vite. Maintenant, le club doit se stabiliser dans le milieu de tableau. On vise une place entre la 8e et la 11e en Ligue 1. Côté Ligue des Champions, on espère profiter de ces soirées européennes, et pourquoi pas rêver en Coupe de France. Espérons juste ne pas tirer Paris dès les 16es de finale...

Où vois-tu le PSG cette saison ?

Je pense que les résultats seront sensiblement les mêmes que la saison dernière : champion de Ligue 1, vainqueur de la Coupe de France et quart de finaliste en Ligue des Champions. En revanche, l'équipe semble plus attachante cette année. Le projet sportif n’est plus centré autour d’un seul joueur, et cela permet à d'autres de s'exprimer.

Un petit pronostic pour finir ?

Je vois une victoire 3-1 de Paris, avec plusieurs occasions ratées par Brest pour revenir à 2-2.