Marco Verratti, dans le bleu des yeux

Issu d’une banlieue de Pescara (Manoppello), le petit Italien de 28 ans, s’inscrit aujourd’hui, comme une figure identitaire de son club ; le Paris Saint-Germain. Il incarne à lui seul, la magie du diablotin angélique. Romance d’un personnage attachant… à fortiori atypique. Marco Verratti, sous un regard d’enfant singulier, doué de sincérité.

Des yeux bleus perçants, associés à un regard d’ange. Comment ce miroir de l’âme pourrait-il en exprimer autrement ? Le visage poupon, mêlé à une taille enfantine (1,65 mètres), lui confère de surcroit, cet air juvénile. Pire ! Le sourire jusqu’aux oreilles, sans jamais sourciller. Ses malices intentions, laissent déjà présager. Même sa barbe de trois jours disparait au premier coup d’œil. Laissant se dessiner, deux fossettes à virgule. Car jadis, elles traduisent, une enfance majuscule. Sur fond de Covid, ou le masque est imposé. Il ne peut faire disparaître, les traits d’un récit, infantilisé. « El gufetto », allias le petit hibou, se voit ainsi surnommé.

L’éternel enfant, au pays de Peter Pan ?

Articulées autour du ballon rond, les ambitions de Marco, se heurtent à de multiples décisions. Rester ou partir ? Voici la redondante question. Dans le roman de J.M Barrie, Peter Pan jure par son ile, et centralise les règles du jeu. Le petit Italien, lui, quémande un cercle privé, sans toutefois dire Adieu. Une analogie de façade, symbole de réalité, illustrant le pouvoir imaginaire, d’un pseudo conte de fée… Un choix hostile donc, oppose une carrière toute tracée, à sa famille tant aimée. Mais ses parents bienveillants, connaissent l’amour de leur fils, pour le foot en trait d’union. "Ils se sont sacrifiés pour moi" confesse le jeune garçon. De Manoppello à Pescara, afin d’atterrir à Paris, se présente les deux voyages, du petit Verratti. La première destination est un martyre. "Il a fallu deux ans pour le convaincre", confie son frère Stephano. D’autant que la province Italienne, voisine seulement, à trente minutes de leur habitation. Le second palier, connote un véritable baptême de l’air. Paris ! Changement de registre et de culture. C’est plus qu’un bouleversement, c’est une pissante aventure ! Jeune môme de 20 ans, il faut quitter le cocon. D’une voix tremblotante, les yeux amplis d’émotion, il s’affranchit d’une interview, soulevant son indignation : "Je vous en supplie Président, laissez-moi jouer encore ici à Pescara". Interpellant avec émoi, le dirigeant Daniele Sebastiani, Marco a peur. L’attache à ses racines est en jeu, quelle diablesse frayeur... Malgré cela, les doctrines économiques de son club azuréen, ont raison du prodige transalpin. La ville lumière lui tend les bras. Il s’y rend alors, petits pas par petits pas.

Un père spirituel ponctué de blessures, existentielles ?

La rencontre de Carlo Ancelotti (son premier entraineur parisien), éveille en Marco, un nouveau lendemain. Père spirituel ou entraineur fraternel, leur relation dépasse le cadre universel. Capable de le recadrer sèchement, à de maintes reprises, Carlo l’écoute, l’encadre, et lui fait même la bise. Deux années d’intense découverte. Ou ils partagent la passion du jeu, les plaisirs de la vie, puis vint la perte. Le joyeux transalpin, voit son physique s’effondrer, sur fond de pointillés... De multiples douleurs, le contraignent à rester à la maison. Un signe du destin ? Ou une prédisposition. Verratti tarde à grandir. Les blessures ne l’aident pas. Pourtant, n’est-ce pas directement son choix ? Une pubalgie (inflammation du pubis dans la région de l’aine) bride le petit Italien, et lui coupe les ailes. Deux ans de cauchemar, jusqu’à l’opération. Peine perdue ! Cette souffrance s’obstine, et murmure à foison. Une blessure qui rappelle, jadis, celle de son genou, lors de son arrivée à Pescara. Jean Michel, ostéopathe et astrologue, rend compte de l’expression émotionnelle de cette articulation. A ses dires, les blessures physiques, sont le fruit d’une retranscription psychique du corps : "Je-Nous (genou), la nomenclature fait référence à l’interaction sociale, à l’émancipation. De l’unité au groupe. Grandir tout simplement". Aussi, ils permettent la capacité de se plier, à quelque chose, ou à quelqu’un. La symptomatologie de ce lieu anatomique, renferme donc, le rejet d’avancer, induit le praticien.

Body language et frasques assumées, un chouchou est né

Les chants résonnent, les supporters scandent son nom. Voici la griffe déjà ancrée, du petit hibou fanfaron. "Italien et parisien, le talent d’un magicien, Marco Verratti" sont les paroles tenues, dans l’enceinte du Paris Saint-Germain. Un dogme, une fascination ? Le natif de Manoppello, doit ses douces paroles, à l’intention de son talent, mais aussi à ses pulsions ! Janvier 2016, lors d’un match sans enjeu, il plaque un joueur au sol, en lui tirant le short, un brin présomptueux. Un manque de fair play total. Malgré tout, il est ovationné par les spectateurs en adoration. Les fautes anti-sportives, deviennent alors, une marque brevetée, de ce petit gascon. Cette fourberie, corrélée, à une arrogante exagération, lui valent ensuite, avertissements et sanctions. Il se considère : "victime d’injustice", rappelant en amont, sa profonde souche d’Italie. Les nombreuses réactions sanguines font écho, à ses dérives post Manoppello. Fumeur avertit, souvent en état d’ébriété, Marco aime la fête, et se veut gourmand de frivolités. Plus jeune, il prétexte déjà, des douleurs abdominales à répétition. Sa grand-mère flatte ses coups de vice d’antan, à la façon d’un bébé médicament : "Je lui préparais de la Camomille pour son ventre. Mais en réalité, il faisait semblant pour ne pas aller à l’école, et rester avec moi. J’étais heureuse". Ce gentil comédien, aux origines transalpines, s’accoutume alors, de ce comportement infantile. Les caprices s’accroissent, puis courbent une exponentielle ascension. A chaque coup de sifflet, il vient protester, avec affirmation. La gestuelle de ses mains, en guise de revendication, est couplée à ses paroles, sur fond de victimisation. Il entonne dès lors, un inconscient : "Mamma mia", quel que soit le juron.

Hédoniste à polir, un soupçon diffamé

La quête du plaisir, une idéologie pour Marco. Le bonheur du jeu, s’enjailler de la vie. En d’autres termes, vivre de péripéties ! Endoctriné d’un naturel émerveillement, il touche aux tripes, aux sentiments. C’est pourquoi, les journalistes l’attendent au tournant. "L’avoir découvert me remplit encore le coeur d’émotions", pleure le premier reporter, l’ayant observé avec passion. A l’approche de la trentaine, le petit Italien grandit à son rythme. N’en déplaise à Daniel Riolo, (célèbre journaliste) au regard imbroglio…

Sources : youtube / RMC sport / yard média / ultimodiez

Ecrit par Corentin Ziegler

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